Plis et Dépliage

Ce mois-ci, il y a un petit défi sympa qui tourne sur les blogs de costumiers, mais... qui suppose de poster tous les jours, ce qui contrevient à ma religion chérie : la Grosse Flemme. Il s'agit du CoBloWriMo (Costume Blog Writing Month). Tous les jours, un défi est proposé en rapport avec le costume.


Du coup, je ne vais pas le suivre exactement, ne serait-ce que parce que je suis déjà en retard sur le programme de 4 jours. Et aussi parce les rites de ma religion sont très clairs : si je pfffff avant même de commencer, c'est mort. Du coup, je vais faire ça en touriste et je vais compiler plusieurs prompts dans mes posts. Quand je me sentirai l'envie de le faire.

Mais n'hésitez pas à aller suivre la page FB, les gens postent tous les jours en commentaires, vous pourrez découvrir de nouveau blogs sympa. Ma copine Green Martha participe, et je vous promets une jolie blouse russo-hongroise-slovaquo-roumaine 1894 sur son blog bientôt (elle l'a commencée, il y a trois jours, je suis témoin, j'y étais.)

Il se trouve que j'ai commencé chez elle une robe 1795, et que, selon les standards en vigueur chez les costumiers français, je suis un peu fada et je fais des trucs fadas sur mes costumes. J'ai donc fait un dos plisséplisséplissé entièrement à la main, cousu à la main aussi.

Le tissu que j'ai choisi est une indienne faite en Inde et vraiment imprimée au bloc de bois (technique d'impression manuelle). Je l'ai acheté directement auprès d'un vendeur indien, Fabric of India. Il y a plusieurs vendeurs indiens qui vendent des tissus imprimés au bloc sur Etsy. Je conseille aussi The Delhi Store. Fabric of India est moins cher au niveau des tissus (mais plus cher au niveau des frais de port) et ne propose que des tissu imprimés au bloc, avec des motifs très adaptés aux costumes historique, alors que The Delhi Store propose différent types d'impression (bloc, screen, batik etc) et des tissus plus modernes. Mais je pense que Delhi Store a des tissus de meilleurs qualité. Vous pouvez aussi acheter auprès d'une revendeuse française qui a très bon goût, Dehlika. Je n'ai pas encore testé mais Audrey d'En-robée, si, et elle en a été très satisfaite. Elle a fait un adorable costume XVIIIe à sa fille avec le tissu. Awwwww...

Retour à nos affaires. Voici le dos plissé : ça m'a pris une longue soirée et une journée entière de travail pour réussir à faire des plis réguliers en éventail. Ça bouffe beaucoup de tissu. Il doit y avoir un petit peu plus de deux mètres de large juste dans ces plis. (toutes les images sont cliquables)


Le dos fini ! 

Le tissu sur les pièces de côté a été rajouté en avance, car les derniers de plis du dos empiètent de quelques centimètre sur les dites pièces de côté.

Le devant de la robe devrait ressembler à celui de ce modèle de 1795 :



Puisqu'on parle plis, voici quelque chose qu'on ne vois pas assez souvent : une robe à la française au pli déplié.


La robe est intéressante à plus d'un titre. D'abord, comme je l'ai dit, parce qu'elle donne un aperçu de la coupe d'une robe à la française (pitié, n'utilisez pas le mot pli Watteau pour des robe XVIIIe. Pli Watteau, c'est le nom de l'imitation qui en a été faite dans la mode du XIXe siècle. Ils se plient toujours très différemment, en plus.) C'est une coupe d'une simplicité extrême, alors que l'ajustage des pièces de devant peut être une vraie tannée si on a une grosse poitrine, et le pli est toujours assez compliqué. C'est d'ailleurs pour ça qu'il tombe si bien.

C'est aussi un exemple magnifique d'un tissu créé par la superstar anglais du design de soieries au XVIIIe siècle, qui s'avère être... une femme ! Assez rare et extraordinaire pour le souligner. Il s'agit de Anna-Maria Garthwaite. Son nom commence à être un peu plus connu en dehors des cercles de spécialistes anglais et c'est tant mieux. Vous trouverez sur Google plein d'exemples de ce qu'elle a produit et vous découvrirez que vous êtes fans d'elle depuis des années sans le savoir (si vous aimez le XVIIIe siècle, s'entend).


Et pour répondre à la question du prompt qui était censé être celui d'aujourd'hui : oui, le XVIIIe siècle jusqu'à la fin du Directoire est ma période de prédilection. Mais j'aime toutes les modes entre 1660 et 1930 à la folie. Le XVIIIe est celle où je suis la plus sacrément calée, c'est tout.

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